Dans Napoli velata (litt. “Naples voilée”), son douzième film, Ferzan Özpetek nous offre de nouveau le cinéma plein de carnalité sanguine qu’on lui connaît, exalté par l’intense sensualité de la ville de Naples, une ville sans pareille, la plus belle de l’univers selon Stendhal. À tel point que le réalisateur turc naturalisé italien semble subjugué par ce lieu. Le scénario du film, écrit par Özpetek avec Gianni Romoli et Valia Santella, semble d’ailleurs complètement au service d’une représentation somptueuse et éblouissante de l’ancienne république parthénopéenne, et ne laisse pas de place au non-dit.
L’énigmatique intrigue du film, suspendue entre passé et présent, commence par une fête chez Adele (la toujours excellente Anna Bonaiuto, qui rend hommage à son personnage dans L’amore molesto de Mario Martone), où Adriana (Giovanna Mezzogiorno, La tenerezza), médecin judiciaire, rencontre un mystérieux jeune homme du nom d’Andrea (Alessandro Borghi, The Place) avec lequel elle passe une nuit passionnée. Il disparaît ensuite, mais on ne saurait en dire plus, car les coups de théâtre (certes déjà vus au cinéma, souvent, depuis Hitchcock) s’enchaînent rapidement. Le public adulte, masculin ou féminin, appréciera l’érotisme intense de certaines scènes et l’aspect mélodramatique des développements de l’intrigue, où se retrouvent vie et mort, superstition et folie lucide.
(2017, 153′, VO IT, ST EN)