CYCLE DE FILMS MARCO FERRERI 30.01 > 28.02
En collaboration avec l’Istituto Italiano di Cultura di Bruxelles
S’il est un artiste qui mérite le qualificatif quelque peu galvaudé d’ « enfant terrible », c’est incontestablement le cinéaste Marco Ferreri. Ce réalisateur italien à consacré l’essentiel de ses films à esquinter les valeurs et les institutions d’une société bourgeoise et bien pensante. CINEMATEK vous invite à (re)découvrir ce cinéaste sauvage, grotesque, drôle, original, dérangeant.
Marco Ferreri était un homme fort en contrastes, s’attaquant par exemple aux valeurs bourgeoises, comme le mariage, tout en regrettant qu’elles soient tombées en désuétude. Il voulut faire de son œuvre une ode à la féminité, tout en cantonnant certains de ses personnages masculins dans une misogynie manifeste, en réaction sans doute au féminisme bébête qui fleurissait alors. Le nihilisme et le sexe machinal et sans passion abondent dans ses films, et pourtant, sous-jacente, on y trouve toujours la recherche effrénée d’amour et de tendresse.Après ses débuts – déjà très contestés – en Espagne à la fin des années ’50, sa carrière prend sa véritable dimension une fois rentré dans son pays natal. Dans les années ’60, il attaque abruptement le mariage, qu’il voit comme une institution oppressante (Le mari de la femme à barbe, Le lit conjugal), une attaque qui trouve son paroxysme dans Dillinger est mort, pour beaucoup le film le plus réussi du cinéaste.Dans les années ’70, sa carrière prend une envergure internationale et, tant sur le fond que sur la forme, ses films deviennent de plus en plus corrosifs avec, au comble de la subversion, son film le plus célèbre, La grande bouffe, dans lequel quatre bourgeois se suicident rituellement à coup d’ « empiffrement » et de sexe.Touche pas à la femme blanche est la vision très personnelle de Ferreri du western. Une reconstitution de la bataille de Little Big Horn, transposée dans le chantier des Halles à Paris, avec Mastroianni dans le rôle du général Custer. Dans La dernière femme, un homme s’émascule parce qu’il ne peut admettre l’idée que les femmes considèrent depuis longtemps la virilité comme une notion banale et ordinaire, dont elles peuvent aisément se passer. L’adaptation du recueil des nouvelles de Bukowski (Contes de la folie ordinaire), dans lequel Ferreri se heurte littéralement aux limites de l’existence, est généralement considéré comme l’un de ses films le mieux maîtrisé, tout comme La maison du sourire, une satire à propos de deux septuagénaires dans une maison de retraite, qui réclament leur droit à une vie sexuelle, et qui fut couronné d’un Ours d’or à Berlin.Programme >>> Où?CinematekRue Baron Horta, 91000 BruxellesTickets & info:www.cinematek.be ; tél. 02/551.19.19 ; ticket € 4 / € 2 + abonnement