Dans le cadre de la septième édition du festival de films de danse « L’art difficile de filmer la danse », qui se tiendra du 3.10 au 6.10, trois séances de films de danse italiens historiques sont proposées au public de la CINEMATEK le 5.10. Le lendemain, une sélection de films de danse récents est à découvrir a DANSCENTRUMJETTE.
Au début des années 1980, comme un peu partout en Europe, les choreìgraphes et metteurs en sceÌne italiens partagent un même enthousiasme pour la danse postmoderne ameìricaine. Ils s’inteìressent aux arts martiaux venus d’Orient, suivent les spectacles de Pina Bausch et Merce Cunningham, qui font des tournées en Italie, et sont inspirés par le cineìma d’auteur et les expeìriences theìâtrales radicales de maîtres comme Peter Brook ou Bob Wilson. Mais c’est surtout grâce à Carolyn Carlson que la danse contemporaine prend son envol en Italie. Au Teatro La Fenice, à Venise, elle fonde un groupe qui compte dans ses rangs une part de ceux qui constitueront la première génération de chorégraphes contemporains italiens : Caterina Sagna, Rafaella Giordano, Luisa Casiraghi, Roberto Castello, … pour ne nommer qu’eux. C’est dans ce contexte-là que sont produites les premières vidéos de danse.
La première séance présente le travail de Carolyn Carlson à la Fenice dans un film primé à Cannes qui s’intitule Le città d’acqua : mis en musique par René Aubry, on ne peut qu’admirer ses qualités chorégraphiques et filmiques. Nous y retrouvons les danseurs et chorégraphes qui, sous le nom de Sosta Palmizi, ont réalisé des films décalés et déroutants comme The Tremendous Good Four and the Bad Two/Obladì Obladà et Watching You Without Me, tous les deux projetés dans la seconde partie de cette séance.
La deuxième séance se compose de 6 films également produits dans les années 1980. Elle s’ouvre par Stanze di prova qui propose, outre des œuvres d’art contemporains aux neon lights de Bruce Nauman et Sol Le Wit. une chorégraphie et une mise en image très sobres et élégantes. Différents espaces (public, désertique, scénique) servent de décor des quatre films suivants dans lesquels sont explorés, de manière inventive, le split screen, le jeu du noir et blanc et de la couleur ainsi que de l’ombre et de la lumière : autant d’éléments cinématographiques de base, ici revus et enrichis par la danse. La séance se clôt sur Vento del capriccio, chorégraphié et incarné virtuosement par la danseuse Adriana Borriello, sur une musique de Michael Nyman.
La troisième séance propose cinq films produits entre 1993 et 2000 qui confirment la grande variation des styles, allant de l’envoûtant Il guardiano dei coccodrilli du Gruppo Corte Sconta dans lequel la caméra fait partie des danseurs, au fascinant E-motion de Claudio Prati qui relie de manière symbiotique les effets numériques et les mouvements de la danseuse. Entre les deux, un film de danse burlesque (Espresso doppio), un autre proche du video art (Rewind, Remind and Forward) et un film expérimental remarqué et remarquable de par sa radicalité, réalisé et « dansé » par le groupe Kinkaleri (Doom Window).
Ces trois séances seront présentées et introduites par les programmateurs du festival, Stefanie Bodien et Wolfgang Kolb, ainsi que par les invités Adriana Borriello et Enrico Coffetti.
Producteur du festival: Red Orange Productions, en partenariat avec Danscentrumjette, Cinematek, Argos et le CND
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles-Culture, VAF, Ville de Bruxelles et Istituto Italiano di Cultura Bruxelles
Programme:
17:00 Italian dancefilms – part 1
- Le città d’acqua by Vittorio Nevano, choreography Carolyn Carlson, 1988.
- The Tremendous Good Four and The Bad Two by Renato De Maria, choreography Sosta Palmizi, 1985.
- Watching You Without Me, choreography Sosta Palmizi, 1988.
19:00 Italian dancefilms – part 2
- Stanze di prova by Studio Azzurro, 1984.
- Don’t Walk Walk by Claudio Prati, choreography Ariella Vidach, 1987.
- Il combattimento di ettore e achille by Studio Azzurro, 1989.
- Tuffo nell’acqua e tondi del cuore by Kiko Stella, choreography Laura Giambrocono & Cinzia Romiti, 1989.
- Dolcemente by Italo Pesce Delfino, choreography Enzo Cosimi, 1989.
- Il vento del capriccio by Italo Pesce Delfino, choreography Adriana Borriello, 1992.
21:00 Italian dancefilms – part 3
- Il guardiano dei coccodrilli by Kiko Stella, choreography Laura Balis & Cinzia Romiti, 1993.
- Espresso doppio by Jens Greuner, choreography Rossella Fiumi, 1993.
- Rewind, Remind and Forward, choreography Franca Ferrari, 1994.
- Doom Window by Kinkaleri, 1997.
- E-motion by Claudio Prati, choreography Ariella Vidach, 2000.