Marcinelle, en Belgique, le 8 août 1956, la « Catastròfa » (dans une expression mélangeant dialecte italien et français) est l’incendie qui s’est déclaré à 975 mètres sous terre dans une mine du district charbonnier de Charleroi. Le message le plus inconfortable que transmettent, dans ces pages, les paroles des survivants est qu’ils furent et se sentirent orphelins non seulement de la mine mais orphelins, une seconde fois, de leur patrie. En dehors des commémorations rituelles, la tragédie de Marcinelle est tombée dans un oubli coupable : ce livre la raconte comme elle ne l’a jamais été, en ramenant à la mémoire l’épopée souvent douloureuse de notre émigration. C’est un roman-vérité, à un demi-siècle de distance, qui fait résonner les paroles des seules victimes, pleines de ferveur – vieux mineurs survivants, amis, membres de la famille, notamment les enfants d’alors – à côté des paroles avares des documents officiels d’une glaçante insensibilité. Leurs voix accompagnent le lecteur dans les boyaux ardents de la mine incendiée, dans les anfractuosités où chercher désespérément refuge, et à la surface, au milieu des pleurs des familles, du vacarme des secours et des phrases effarées des première déclarations ; elles le conduisent aux alentours aussi, dans les baraques et les petites boutiques où se déroulait la vie soudain suspendue.
Paolo Di Stefano est né à Avola (Syracuse) en 1956. Il est envoyé du quotidien italien «Corriere della Sera». Il a publié plusieurs enquêtes et romans, notamment Baci da non ripetere (1994, Premio Comisso), Tutti contenti (2003, Superpremio Vittorini e Flaiano), Nel cuore che ti cerca (2008, Premio Campiello e Brancati), La catastròfa. Marcinelle 8 agosto 1956 (2011, Sellerio editore, Premio Volponi) et Giallo d’Avola (2013). En français ont été traduits Baisers à ne pas renouveler (2003) et Tous contents (2012) aux Éditions Métropolis.
Le livre vous sera offert en hommage.