Linda Carrara est une artiste qui, depuis plusieurs années, partage sa vie et son œuvre entre l’Italie et la Belgique. Ce déplacement continu l’amène à réfléchir au thème du voyage, aux conséquences des départs, des retours et au caractère illusoire du réel. En effet, pour Linda Carrara, la réalité est essentiellement transitoire, tout comme le sont les sens et la valeur que l’on attribue à l’œuvre d’art. Les œuvres inachevées en apparence de Linda Carrara reflètent les éléments de la vie interrompus par les départs. Une vie et des œuvres qui prennent un sens nouveau avec des valeurs différentes à chaque retour. L’impression douloureuse de perdre le sens des choses et de la vie au cours du voyage est exprimée dans les œuvres de Linda Carrara. Elle utilise par exemple des renversements de sens, ou de faux trompe-l’œil qui ne reflètent pas la réalité mais la déforment, comme le fait l’eau qui ne reflète pas les silhouettes des objets mais les réfracte en les rendant presque méconnaissables. L’artiste utilise un procédé analogue avec le marbre qu’elle n’utilise pas seulement pour la sculpture mais également pour le transformer en peinture, en créant des dessins bidimensionnels sans forme ni volume et à l’intense pouvoir évocateur.
Linda Carrara (Bergame 1984), après ses études à l’Accademia di Belle Arti de Milan, a obtenu le MFA à la Royal Academy of Fine Arts (Kask) de Gand. Ses œuvres ont été exposées dans d’importantes institutions publiques et privées, en Italie et à l’étranger, dont le Palazzo delle Stelline à Milan, l’Institut Français ou le Museo della Permanente, toujours à Milan, le Palazzo Te à Mantoue, le Musée d’Art Contemporain (MAC) de Lissone et le Croxhapox à Gand. En 2015, le centre d’art contemporain de Moscou, FABRIKA, projette sa vidéo I’m still alive, et elle participe à l’exposition collective Ma patience a des limites à la Gallerie Dubois Friedland de Bruxelles. Son travail fait également partie de Imago Mundi, Collection Luciano Benetton, présentée à la Fondazione Sandretto Re Rebaudengo de Turin. À la fin de l’année 2016, elle présente sa dernière exposition italienne Il pretesto di Lotto, dirigée par Daniele Capra, pour la Galleria Boccanera de Trente. En 2017, elle est en résidence à la Galleria Musumeci Contemporary à Bruxelles, qui se termine par un Open studio/Expo, intitulé La fatigue de ne pas finir.